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STNT ( http://www.stnt.org )
Troisième album pour le gang lyonnais et il ne faut pas quinze écoutes pour s’apercevoir que ces onze nouveaux titres forment l’effort le plus abouti des Bananas. En variant les climats par l’intermédiaire de l’apport de samples et autres arrangements, en rajoutant des pastilles musicales entre leurs morceaux de post hardcore émotionnelle noisifié, Bananas At The Audience donne du souffle à cet album qui ne propose pas forcément le même nombre de morceaux à forte dose d’adrénaline que d’habitude. Mais l’agencement des chansons, la production au poil de Peter Deimel du Black Box studio, une écriture affinée, affirmée et un chant domestiqué permettent au groupe de passer un cap sur disque. A la lecture des ces lignes on peut se demander si les lyonnais n’ont pas calmer carrément le jeu … ce n’est pas le cas mais en ne jouant pas forcément sur la même énergie que sur leurs opus précédents le quintet déjoue les pisteurs d’influences et laisse place à une musique reconnaissable dès les premières notes, la leur…ce qui n’est pas si mal en cette période d’uniformisation musicale dans un registre archi écumé depuis plusieurs d’années. Dans la continuité de sa discographie, Banana At The Audience sert un « into the house of slumber » carrément bien foutu ...même si pour moi la forme semble prendre le pas sur le fond.
(Greg)

NAMELESS ( http://www.webzinenameless.net )
À peine à table, le groupe attaque direct le plat de consistance : armé d’une distorsion comme deux fourchettes dans les oreilles, la guitare balance la sauce. Bon, j’avoue, cet album m’a donné du fil à retordre (détordre) : pourtant extasié à la première écoute, les mots ne me viennent pas, les images non plus. J’ai bien l’idée facile du milkshake pour dire que les influences sont multiples et mélangées, mais cet album est bien plus que ça. J’aurais plutôt parlé du milkshake à cinq dollars de Pulp Fiction si je tenais absolument à cette allusion.
Une chose est sure, la pêche (encore une) que procure leur musique n’est pas éphémère, les riffs s’impriment dans la tête comme une empreinte digitale sur du beurre, les instants de répits reviennent comme un ruissellement sur nos méninges énervées au moins aussi fort que le chant. Parfaitement équilibrés, l’ensemble des titres se mue en une courbe sinusoïdale où l’amplitude changeante accroche tout le corps. Pas moyen de ne pas se laisser embarquer dans une séance de gesticulation en tous genres.
On pense parfois à At the Drive-in, sans jamais ressentir le déjà-vu des sombres essais de mimétisme avec un groupe qu’on ne présente plus. Au contraire, sans forcer la comparaison, Bananas at the Audience nous remet en mémoire que la musique, on la fait parce qu’on la sent, parce qu’on la vit et pas par simple profit où le seul et unique souci serait d’écouler un maximum d’album pour s’en mettre plein les fouilles.
Il semble d’ailleurs que ce soit la philosophie du label lyonnais, que j’ai pris énormément de plaisir à découvrir lors de mon séjour en ces terres culinaires. Un collectif plein de ressources et d’imagination pour penser la musique non pas "autrement", mais instinctivement, en capturant toujours l’instant présent et en n’oubliant jamais que la musique, c’est souvent une passion. [Emil]

POSITIVE RAGE ( http://www.positiverage.com )
“Into The House Of Slumber” serait-il l’album de la maturité pour les Bananas At The Audience? En tout cas, force est de constater que les lyonnais ont ici trouvé un vrai équilibre, une réelle osmose. Car à l’image des titres qui s’entremêlent au dos de la pochette (très réussie d’ailleurs), la musique de ce quintet est le fruit (forcément…) d’un savoureux mélange. Bien sûr, on sent que Condense a vraiment marqué le groupe. Il partage avec le grand frère gone la même envie d’en découdre, les mêmes aspirations punk-noises, la même rage dans le chant comme sur “Into The House Of Slumber” ou “H. R Project”. Mais les Bananas y ajoutent ce je-ne-sais-quoi d’imprévisible et d’insaisissable, un vent de folie qui souffle sur leurs morceaux et leur donne un côté free qui les fait aller là où on ne les attend pas. On pense à ces breaks impromptus, au chant délirant sur la fin de “Naked” ou à “Deep Down” et “Not Physically but Metaphysically”, sortes d’interludes philosophiques qui calment le jeu avant la reprise des hostilités. Enfin, il y a aussi ces passages emo-punks, parfaits contre-points à la fureur précédente, que l’on dirait hérités de Sixpack (je sais, comparer des lyonnais à des stéphanois, c’est pas malin…). Les guitares se font alors plus mélodiques et le chant plus touchant.
C’est ce que l’on aime chez ce groupe : cette capacité à constamment surprendre l’auditeur, à prendre un malin plaisir à le prendre à contre-pied, à bousculer puis à toucher, à rentrer dans le lard avant d’émouvoir.
Bref, vous l’avez compris, “Into The House Of Slumber” est un régal d’album qui devrait permettre aux Bananes de carrément flamber ! [sullivan]

CAF ZIC
Juste une trentaine de minutes pour imposer sa griffe, déposer sa marque de fabrique, c’est aussi pour cela que j’adore les BANANAS AT THE AUDIENCE. Triturer, torturer, être créatif tout en étant concis et efficaces, le concept colle à mes accroches musicales. J’aime l’urgence de « Into the house of slumber », ces mélodies implacables appliquées sur des morceaux complètement déstructurés. Quelques instrus ou autres bizarreries vocales cadre l’esprit, le groupe crée un contexte, des contrastes, interroge, mélange, agresse et hurle ses extravagances électriques. « Trapped » inaugure la furie, le chant de « H.R Project » est unique mais vous trouverez aussi ailleurs, partout, les causes de votre respect pour ce travail sonore. Emo noïse je lisais récemment, ouais tout à fait, il y a de belles choses mais elles sont aussi sombres et urbaines. Une musique métallique, hirsute et folle comme si ce groupe à l’assise bien aérée voulait nous faire croire que l’esprit est haut perché, « menteurs ! ! ! Vous maîtrisez tout les gars c’est flagrant ». Dernier point et pas des moindres, l’emballage ! L’objet est réellement magnifique, époustouflant, imparable comme le reste, un message parmi les messages. BANANAS est un grand groupe qui sait afficher sa différence (NQB).

PERTE ET FRACAS ( http://www.perteetfracas.org )
L'audience de la banane s'en va grandissante. Après bientôt une décennie dans les jambes, les Lyonnais sortent un troisième album où tout se met enfin en place. Bananas at the audience a toujours été cet énervement rock qui ne s'embarrasse pas d'étiquette. Cette machine à suer, à jouer, à tourner, à répandre son énergie communicative sur la base de textes concernés par notre bon vieux monde crispant. Sans jamais avoir été totalement conquis par leurs précédentes productions, j'en gardai pas moins une oreille attentive à leurs dissonances. Into the house of slumber continue son évolution positive. Les compositions se font plus consistante. Les riffs plus marquants. L'architecture navigue avec habileté entre complexité et fulgurance mélodique. L'enregistrement de Peter Deimel au Black Box studio d'Angers n'y est sans doute pas étranger. Le chant a su s'effacer quand il le faut. Les morceaux s'aèrent. De courts instrumentaux font leur apparition. Le jeu des deux guitares renvoient à Condense, parfait de complicité, tour à tour acides ou harmonieuses. L'album devient penser de bout en bout. Un tout qui s'imbrique de façon adéquate. Pas de doute, Bananas at the audience a franchit un palier. De la noirceur croissante, de l'allégresse toujours mais lucide, Bananas affine ses flèches. Et le pire (dans le meilleur), c'est qu'on les sent capable d'encore beaucoup mieux. La route est longue jusqu'au cimetière des bananes.

EXCIT ( http://www.excit.org )
Une première écoute hésitante... une deuxième convaincante... la troisième me laisse sur le cul. "Into the house of slumber" nouvel et troisième album du groupe lyonnais est d'une maitrise chirurgicale, d'une énergie débordante. L'expérience accumulée par le groupe depuis près de dix ans d'activisme au sein de la scène indé hexagonale est ici parfaitement retranscrite et perceptible. L'homogénéité et les arrangements sont remarquables, la pression, constante, la rage : Intacte. BATA bénéficie d'une production en béton, d'un son parfaitement millimétré. Quelque part entre At the drive-in et Condense, le groupe navigue en zones turbulentes, se laisse glisser dans de nouveaux méandres, empreinte le "Grand Huit", puis ralentit sa course, besoin d'oxygène oblige, sans jamais en perdre le contrôle. Punk, noise, émo, mélodique, tendu, intense... Bananas c'est un peu tout cela et bien plus encore. Onze titres (un peu moins toutefois si l'on enlève les "interludes" !) tous aussi bons les uns que les autres qui se bonifient au fil des écoutes. A noter le clin d'oeil à H.R, chanteur des Bad Brains sur l'excellent et atypique morceau "H.R Project". Une aisance et un savoir faire qui n'ont rien d'extraordinaire lorsque l'on connait déjà BATA mais qui prennent ici une dimension bien supérieure encore. Il est évident que l'on retiendra cet album lorsque l'on fera le bilan musical de cette année 2006, eh eh...bon ben pour ma part, Bananas j'aimais, aujourd'hui J'ADORE ! (Mehdi)

BOKSON ( http://www.bokson.net )
Les bonnes choses se font toujours attendre, Bananas At The Audience en est une parmi tant d'autres. Car à chacun de leur disque, qu'ils mettent généralement trois ans à livrer, les lyonnais avancent et confirment systématiquement leur maîtrise d'un rock qui ne connaît pas la facilité. Digne descendant d'At The Drive In, mais pas seulement (l'héritage lyonnais étant indéniable, Condense en tête), le combo fait à chaque album un pas en avant vers une personnalité de plus en plus marquée et atypique. "Into The House Of Slumber" ne sera donc pas un virage radical dans la discographie de Bananas At The Audience, mais la continuité d'une courbe bien maîtrisée, qui fait cette fois étape au sein du jeune label SK Records sortant le groupe d'une totale autoproduction. Juste récompense quand on sait à quel point il ne rechigne jamais à faire trembler les murs de la moindre bourgade désirant l'accueillir. De la borne, BATA en bouffe, comme de la corde et de la peau de fûts. Et ce nouvel album, emboîté au studio Black Box par Peter Deimel, généreux et hors des sentiers battus, laisse penser que cela ne risque pas de changer.
Car une fois passé ce "Deep Down" introductif, on entre de plain-pied dans la marque de fabrique du groupe avec un "Trapped" époustouflant et tout en relief, trait d'union entre ce disque et son prédécesseur: une entame tubesque nous emmenant progressivement dans une ambiance torturée où les riffs sont cinglants, les rythmiques acérées, et le chant bien décidé. Cette terrible piqûre de rappel passée, les instruments aussi vite réparés qu'ils ont été détruits, Bananas At The Audience adresse un énième clin d'oeil à At The Drive In ("H.R. Project", comme le final "In The Dark, The Darkness") avant de s'aventurer sur des chemins beaucoup plus tordus qu'à l'accoutumée (l'instrumental, noisy, sombre et répétitif "Liars & Fakers"). Comme si les lyonnais étaient fermement décidés à se sortir d'un registre auquel ils étaient fidèles depuis deux albums. Les mélodies sont alors moins évidentes ("Not Physically..."), les rythmiques plus complexes ("122 Days", "Naked"), mais les morceaux n'en restent pas moins mémorables (le sauvage, varié et jouissif "Into The House Of Slumber" ou les différents plans s'imbriquent à merveille).Pas de déception donc, si ce n'est un tracklisting un peu trop court. Mais malgré sept véritables morceaux, et comme à chacune des apparitions de Bananas At The Audience, on prend notre claque et on ne peut s'empêcher de s'interroger sur une des plus grandes injustices de l'actuelle scène rock underground hexagonale. Car malgré un talent incontestable, le groupe lyonnais, avec pourtant une décennie au compteur, reste incroyablement méconnus dans ses propres contrées. Il est encore temps que cela change. Pour ça, ruez vous sur ce disque…(Matthieu)

MUSIK INDUSTRY ( http://www.musik-industry.com )
Chaque nouveau disque de Bananas At The Audience est toujours un régal tant la démarche artistique de ce groupe est remarquable. En effet la formation Lyonnaise accorde autant d'importance à sa musique qu'à l'artwork de son disque qui, soit dit en passant, est encore soigné, beau et original. Si ce goût des jolies choses raffinées se retrouve donc dans les visuels élaborés par Bananas At The Audience, il n'est pas non plus absent de son approche musicale. Au contraire, le groupe s'inscrit dans la tradition des formations lyonnaises (Condense, Bastards, et leurs voisins Happy Anger) s'étant attachaient jadis à développer des formes de « rock barré » dont l'originalité avait réussi à rafraîchir la France d'un souffle musical nouveau voire novateur.
Bananas At The Audience développe donc sa voie de laquelle s'échappe un Post Hardcore électrique et éclectique des plus riches. Le penchant schizophrène présent au sein de la musique du groupe n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'univers artistique des groupes issus de l'écurie Dischord records (si ces gars là étaient nés à Washington DC ils auraient certainement déjà effectué deux ou trois tournées mondiales). Les lyonnais élaborent des morceaux doués de nuances musicales d'une maturité impressionnante, accomplissant et parachevant ainsi leur oeuvre de construction d'un style musical bien à eux, arraché, noise, intense, voire expérimental de temps à autre. La force de Bananas At The Audience c'est de se dépasser disque après disque, en considérant que rien n'est acquis et en sachant pertinemment que le style dans lequel il évolue ne lui donnera pas la possibilité de vivre confortablement de sa musique (du moins en France). Ce constat étant intégré, l'oeuvre se laisse glisser vers la liberté de composition la plus totale, en ne s'empêchant de rien et en exploitant des voies pas évidentes et pas viables commercialement, mais redorant mesure après mesure le blason d'un Rock torturé dont seul Bananas At The Audience a la recette. De groupes avec autant de convictions musicales sont rares et nécessitent donc d'être soutenus et mis en avant comme il se doit.
Je m'incline donc face à autant d'intégrité et de créativité.
Je m'incline face à cette démarche artistique si complète et volontariste.
Je m'incline face à un tel disque.
Chapeau bas! (manu)

TOUS EN TONG ( http://tousentong.free.fr )
Voilà près d’une décennie que le groupe lyonnais BANANAS AT THE AUDIENCE s’affiche en fer de lance d’une scène noise locale toujours très active, et en dignes successeurs de Condense ou Bästard. Deux ans après l’excellent «Staring at the surface», les bananes sont de retour avec un nouvel album, malheureusement bien trop court ; moins d’une demi-heure au compteur. Cependant, c’est suffisant pour apprécier à sa juste valeur ce Into the house of slumber. Surtout, c’est le genre de disque qu’il est préférable d’écouter d’une traite, pour se laisser pénétrer par les ambiances magnifiques développées par le groupe, tenant en haleine l’auditeur dans des plages instrumentales bruitistes mais raffinées, avant les grands coups de boutoir. Toujours dans un style difficilement classable mais qu’on aime à qualifier de punk-noise, les BATA frisent la perfection sur des titres comme "Naked", petit joyau mélodique et acéré ; le genre de titres qui n’aurait pas fait tâche sur un album d’At the drive-in. C’est d’ailleurs à la bande d’El Paso qu’on pense le plus souvent (également sur les instrus), même si les BATA sont sortis depuis longtemps de toute comparaison tant ils ont su imposer leur style de disque en disque. Les variations de tempos, les guitares noise tendues, la basse qui slaloment entre des rythmiques recherchées, tout est réussi sur ce nouveau disque ; sans oublier la voix, une des plus prenante du circuit actuel, qui nous entraîne loin, très loin, notamment sur l’excellent "H.R project". Simplicité, état d’esprit irréprochable, artwork magnifique, que dire de plus ? A part que les Bananas, c’est le grand frisson. Un grand disque! (François)

EKLEKTIK ( http://www.eklektik-rock.com )
Dans la grande tradition lyonnaise, Bananas at the audience sont de vilains cachottiers. Après une bonne dizaine d’années d’activité, quelques splits, albums et autres participations, des kilomètres de bitume européen avalés et sacrifiés au nom de la sainte déesse Tournée, Bananas at the audience reviennent avec un troisième album sans crier gare. Par pudeur, par timidité ou tout simplement parce que chez Bananas at the audience tout est histoire de feeling où l’on prend son temps ? Allez savoir…
En attendant je n’irai pas par quatre chemins pour dire tout le bien que je pense de ce nouvel opus : c’est une réussite ! Attitude punk pour sensation noise, rock mélodique contre hardcore tendu, tout ce que le rock a enfanté ces dernières décennies d’énergie, de tension, et de passion, suinte et gicle ici pour cet opus. Le passé comme avenir ? Peut-être. Mais affranchi de toutes contingences. A l’écoute de ces nouvelles compositions, on prend conscience du chemin parcouru par le groupe. De ces racines punk rock à ces premiers balbutiements noise hardcore - où la fragrance d’un Condence flotte aujourd’hui encore dans l’air. De cette tension muse d’une créativité déchaînée - où Fugazi le parrain rougit de sa progéniture turbulente - Bananas at the audience n’a plus de limites, plus de frontières. Son territoire de jeu c’est le monde et sa musique.
Alors on retrouve bien évidemment cette musique tendue, ses rythmiques solides et sa basse groovy, des riffs tour à tour noisy ou mélodiques et cette voix si charismatique gorgée d’urgence et de rage intériorisée. Mais là où les précédents efforts pouvaient encore vous sauter à la gorge sous l’effet
d’une énergie débordante, Into the House of Slumber maîtrise cette énergie, la canalise, l’insuffle à ces compositions. Les morceaux courent durant la trentaine de minutes que dure l’album entre samples, dialogues et autres ponts musicaux pour un résultat très homogène et une intensité décuplée. N’allez pas croire que le ton s’est adoucit. Non, bien au contraire ! La maîtrise a encore gagné du terrain et l’énergie débridée d’hier se trouve aujourd’hui démultipliée, intensifiée. Elle est tout simplement utilisée à meilleur escient. En témoigneront ces mélodies douces amères plus présentes qu’auparavant sur fond de rythmiques percutantes juste avant l’explosion salvatrice.
Quoiqu’il en soit, cette intensité se mêle à leur créativité, à leur liberté de composer mais aussi à leur liberté de penser. Ecouter cet album c’est un peu comme entendre un cri subliminale « Libérer et résister ! ». Je soulignerai d’ailleurs l’ironie de la couverture, ce dessin post-apocalyptique (superbe au demeurant) et ce titre « Bienvenu dans la maison des songes»… Le tout mêler à « Deep Down » l’intro de l’album marqué par le message d’invitation au voyage intérieur métaphysique. Un message est délivré. Il pourrait être du style : « Imaginez un monde où la violence est devenue règle et l’altruisme l’exception, où l’on brûle des bus, et éventuellement des jeunes filles, où l’on décide de tout à votre place et où l’on se fait du pognon sur votre cul, même après votre mort… Comment évoluer dans ce monde-là ? Sûr qu’il y a des morts qui doivent se marrer… »
Chacun y retrouvera son chat, sa philosophie, ou sa religion mais il est clair qu’écouter Bananas at the audience est un expérience à ne pas rater. Ecoutez cet album de toute urgence ! (Neurotool)

KRONICS ( http://www.kronics.com )
Soyons honnêtes, on a rarement une telle galette entre les oreilles! Inclassables, insaisissables, oubliez les étiquettes et les influences, Bananas At The Audience fait cracher les décibels et va vous retourner la tête. Entre screamo, noise et emo, aucun choix à faire, on mélange le tout et on l'appose sur des structures alambiquées, impossibles à mémoriser sans pour autant être barrées. Un peu moins d'une demi-heure explosive où le groupe joue au chat et à la souris mais sans trop expérimenter, juste avec une rythmique frénétique, des guitares qui saturent, des basses sautillantes ("Naked") ou tout au moins très sollicitées mais aussi des mélodies vaguement pop et inhabituelles que B.A.T.A. incorpore dans ses ponts et ses breaks impromptus. Construction, reconstruction, chaos sonore, impossible de trouver un mot assez fort pour qualifier l'expérience que nous propose ce troisième album. Toujours à la limite de la rupture, l'album doit sa cohérence grâce à une longueur réduite, qui évite ainsi de perdre l'auditeur et garantit la cohérence de l'ensemble. Into The House Of Slumber est absolument indispensable à toute discothèque qui se respecte un tant soit peu. (Geoffrey)

WALKED IN LINE ( http://www.wilrecords.com )
Je savais qu’il fallait écouter ce disque en boucle avant d’écrire les premières lignes car la magie allait opérer inévitablement. Ce nouvel album est tellement riche et mystérieux qu’on ne peut tout avaler d’un coup. Comme un gros gâteau délicieux que l’on voudrait engloutir d’une bouchée. Tout réside dans l’intensité et les arrangements qui sont très travaillés avec des petits effets magiques qui rapprochent les compos du génial At The Drive In… Comme sur l’intro de ‘Liars&Sink » ou avec cette chanson très séduisante « Hr project » ou le chant se promène sur des refrains bien perchés avec beaucoup de finesse. Par contre, il semble que la grosse influence vers Condense s’amenuise peu à peu. Les rythmiques sont fascinantes et les guitares s’éclatent devant tant de liberté. Le titre « Naked » par exemple pousse au maximum la folie au niveau du chant mais aussi dans les structures qui font ramper les mélodies puis sur les refrains les font danser…Le batteur est incroyable, J’adore ce titre ! On ne sait plus dans quelle direction se tourner. Un album pour les malades de la beauté furieuse. Mais les lyonnais maîtrisent mieux cette rage qui débordait sur les disques précédents. (Chris)

THE NOISE TIMES ( http://www.thenoisetimes.net )
Les lyonnais de BANANAS AT THE AUDIENCE sortent avec ce disque leur troisième véritable album, après donc deux albums et deux splits, l’un avec les géniaux KABU KI BUDDAH et l’autre avec MARY DRESS. Et autant le dire tout de suite, cet album est à nouveau un carton, l’antidote parfait à l’ennui et la morosité. Noise avant tout, screamo parfois, emo quelquefois, punk aussi, hardcore en certaines occasions, le groupe marie à merveille ces tendances pour produire une musique étincelante et bondissante, sorte de compromis entre la fantaisie mêlée de technique instrumentale de PRIMUS et la puissance d’un SYSTEM OF A DOWN auxquelles on aurait adjoint une certaine sensiblilité pop et quelques zestes noisy destinés à épicer le tout. Le chant épris de folie mène la danse, appuyé par une rythmique implacable et des guitares aussi jouissives quand elles se font massives et mordantes que dans leurs moments plus nuancés. On pense aux lyonnais de CONDENSE, mais aussi à la plupart des groupes avec lesquels le groupe a pu tourner, tels SABOT ou NO MEANS NO, ou encore, bien évidemment, KABU KI BUDDAH. Dès les premières mesures de Trapped, on est happé par le tourbillon sonore étourdissant imposé par la clique, à la fois impulsif et fort bien maîtrisé, intelligemment tempéré, pour être ensuite relancé pieds au plancher, par des breaks toujours judicieux.
H.R. project et ses parties presque funky venant couper le flot noise enfonce le clou, avant que Liars & fakers n’étale tout le savoir-faire des villeurbanais dans le registre instrumental, ici presque psyché, en tout cas planant et expérimental. Et sur toute la durée de l’album, en tout onze titres brefs et qui vont à l’essentiel, on est baladé au gré de ces cassures de rythme, de ces changements d’orientation musicale au sein d’un seul et même morceau, saisis par les capacités qu’ont ces musiciens à instaurer des climats divers et changeants, et ce le plus naturellement du monde. La scène (le groupe compte tout de même environ 250 concerts dans des coins aussi variés que la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas ou la Tchéquie) les ayant visiblement beaucoup aidés à trouver cette alchimie, cette cohérence d’ensemble pas forcément évidente à obtenir lorsque l’on pratique une musique si exigeante. Encore une formation hexagonale qui pourrait sans peine concurrencer, voire dépasser, les groupes étrangers. A découvrir pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, une tempête stylistique et musicale éblouissante. (rather-ripped)

ROCK SOUND
Il n'y a pas si longtemps, Lyon était synonyme de bruitages en tout genres en matière de rock. Les chefs de file s¹appelaient alors Condense, Happy Anger, Deity Guns & Bastard. Les Bananas sont presque de la même génération que leurs prestigieux aînés depuis le temps qu¹ils nous détruisent les oreilles. Avec ce nouvel opus, les Rhodaniens réussissent un album simplement époustouflant. La formule pour arriver à une telle émulsion se compose ainsi : Deity Guns + Condense + Nomeansno + Fugazi + Unwound + Hot Water Music = Bananas At The Audience. La réaction chimique s¹avère hautement toxique, délicieusement acidulée et méchamment vicieuse. Elle aboutit à des moments de pur génie comme la chanson "Trapped". Concourt pour le disque de l¹année ! (PF)

PUNK RAWK
La réputation de l'école lyonnaise en matière de prospection musicale n'est plus à faire. Pas plus que celle des talentueux Bananas qui, avec ce nouvel album, réussissent encore à surprendre sans chercher l'originalité à tout crin. "Trapped" est un morceau qui va leur coller longtemps à la peau. En presque 5 minutes, il passe en revue Unwound et l'écurie Dischord, un trajet durant lequel ils côtoient Condense et Nomeansno. Into The House glisse une peau de banane sous l¹oreille de l¹auditeur distrait. ( PF)